Mise au point du président, Hervé GAILLARD:

Nous avons choisi de créer l’association « APERO » pour trois raisons :

1) Notre médecine ostéopathique manque de crédibilité comparée à la médecine conventionnelle qui est organisée scientifiquement (elle base la validation de son discours et de ses axes sur la recherche et la publication de ces travaux). Pour les chercheurs en médecine, seul ce qui est publié existe !

A contrario, les arcanes de la médecine ostéopathique reposent sur des fondements légués au fil des générations.

Il est donc nécessaire que nous adoptions, dans la mesure du possible, des méthodes similaires si nous voulons que nos recherches soient validées par tous.

2) Personnellement, je fais du compagnonnage afin d’aider des jeunes diplômés en ostéopathie à progresser et à acquérir leur propre personnalité professionnelle.

Cette « école du toucher » consiste à leur transmettre ce que j’ai appris et expérimenté, essayer de leur faire ressentir plutôt que d’appliquer ce qu’ils ont appris.

En échange, je demande à mon stagiaire de faire une étude sur un thème choisi en commun, ceci dans le but de donner une cohérence et un fil conducteur à son stage, mais aussi la possibilité de publier et de communiquer sur notre travail.

En 2011 et 2012, sous l’égide du SNOF, nous avons organisé un symposium sur les savoirs partagés entre ostéopathie, orthopédie et pédiatrie sur le thème de la RGO des nourrissons.

3) L’objectif de ces travaux est de justifier et de quantifier notre savoir faire.

La formation que j’ai reçue de Robert MESLÉ en 2007 à l’Académie d’Ostéopathie sur la « méthodologie de recherche clinique appliquée à l’ostéopathie » m’a permis d’avoir la possibilité de quantifier mes recherches.

Au sortir de cette formation, j’étais partagé entre deux sensations :

Ø Ce que l’on venait de m’enseigner demandait une telle rigueur que cela paraissait impossible à mettre en pratique tant le niveau de validation demandé était précis. Randomisation, score, cohorte, pertinence, faisabilité, recrutement, références, tout ce nouveau vocabulaire reste à intégrer dans nos travaux.

Ø En même temps, sur les douze élèves de cette formation, je fus le seul à pouvoir fournir un sujet de recherche en ostéopathie qui soit réalisable.

En effet, c’est au cours de cette formation que j’ai tenté de prendre comme exemple la pertinence d’une recherche sur les répercussions sur le bassin après pose de prothèse de hanche par le Docteur ARLAUD sur des patients atteints de douleurs sacro-iliaques.

Celle-ci a permis de quantifier nos résultats sur 30 cas de patients atteints de sacro-iléites du côté du membre opéré (pour une PTH par voie postérieure). En assistant à plusieurs interventions, nous avons pu faire le lien avec la luxation de hanche (nécessaire à l’insertion de la prothèse) et l’inflammation.

Le Docteur ARLAUD s’est servi de ce constat pour changer sa façon d’opérer. A ce jour, il procède à l’extraction de la tête du fémur par traction au tire-bouchon après section du col.

Les nouvelles études faites par notre association vous seront proposées lors de prochains symposiums. En Octobre 2013, à Marseille, sont prévues trois études :

l Les conséquences sur le bassin de la pose de prothèse de hanche par voie antérieure

vues par l’ostéopathe.

l La pertinence du soin ostéopathique sur des patients dont la lésion de l’épaule n’est pas

du ressort de la chirurgie.

l Le genou douloureux de l’enfant et de l’adolescent.

Cette association sera bien portante si elle réunit le plus grand nombre de gens, intervenants ou sympathisants.

Elle peut recevoir des dons dans le but de faire de la recherche en ostéopathie.

Une étude à grande échelle sur le Wiplash est en gestation.

Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés pour la mettre en place …

Dans nos cartons nous avons une étude prospective sur 148 nourrissons atteins de RGO traite en ostéopathie qui ont abouti à un mémoire et une étude accordée par le comité d’éthique de la Timone à Marseille.

Enfin se termine un mémoire issu d’une étude quantifiée sur 140 nourrissons souffrant de plagiocéphalie traitée en ostéopathie en PMI a Marseille depuis 2015